lundi 25 avril 2016

avril sucré salé

Avril n'a jamais été aussi court et aussi rempli, aussi chaud et froid, aussi douche écossaise.
Avril avec un double  V, la découverte d'un et le départ d'un autre, les merveilles du premier et les marques lourdes du second.
Avril rires et avril larmes, entre poissons et  pierres, entre passion soudaine et nouveau vide à appréhender.

Avril retrouvailles et farandoles, remettre les pieds dans le même cours d'eau, se lever porter par la vague, se laisser glisser sur les plages de galets.
Avril comme la porte d'entrée - de sortie- d'un monde encore inexploré et dont les lumières se laissent apercevoir chaque journée un peu plus franches.

Avril jusqu'ici je ne t'avais jamais vraiment aimé, oscillant entre l'hiver et l'été sans vraiment choisir, tu me semblais  fade et peu digne d'intérêt. On peut toujours se laisser surprendre. On peut toujours  changer d'avis.







dimanche 27 mars 2016

avec les mots de quelqu'un d'autre

il était un peu différent des autres, en ce sens où les mots dans sa bouche semblaient toujours prendre une direction inattendue de ses interlocuteurs et de lui même. Sa gentillesse et sa douceur transparaissaient  malgré tout dans ce mélange un peu obscur, un peu fou aussi, où la raison se perdait et les sens se mettaient aux aguets.

ils s'étaient rencontrés par une de ces nuits tranquilles où l'on parcourt les rues une à une, en marchant lentement parce que plus rien ne presse, la nuit est déjà bien pleine, le matin encore loin et enivré encore de la soirée passée on ne cherche dans cette déambulation qu'à prolonger un calme bientôt évanoui.

Il y avait ce croisement près du ruisseau où un marchand ambulant s'était installé et où tous deux s'étaient arrêté, parmi quelques rares autres oiseaux de nuit, pour prendre un jus de canne à sucre avant de repartir. Gobelet à la main, elle et lui s'étaient retrouvés sur le bord de la même route et les regards échangés à ce moment là disaient déjà bien plus que tous les mots prononcés plus tard, que ceux prononcés par elle, en tous cas. Sourire et pailles aux lèvres ils errèrent donc encore un moment avant d'échanger leurs numéros et de promettre de se revoir, bientôt.

La suite a des accents banals, comme souvent lorsque deux êtres se retrouvent et que le temps semble se dire ah voilà mais qu'ai-je fait jusque là?.

Une nuit, une autre de ces tranquilles nuits à flâner dans les rues de la ville, occupation qui était devenue leur favorite, il lui avait dit cette phrase, trace si fugace et tangible de sa déclaration, de ce soleil dans leur ventre à tous les deux qui ne faiblissait pas : Quand je te vois, mes mains et mes plantes s'effroidissent.

et elle avait su que rien  désormais ne serait plus beau que ces mots là.

dimanche 20 mars 2016

de la lumière

. Dans ce nouvel appartement il y a une horloge fixée au mur et le décompte du temps qui vient et va n'en est que plus facile. 6 mois . 6 à venir, 6 déjà partis et dans la lumière de ces rues nouvelles à parcourir, déjà les murmures d'un "nous allons te manquer, tu verras" .

La lumière, celle que l'on peut voir depuis le balcon du ciel qui se couche bien plus tôt que nous et se lève de même.


 

samedi 5 mars 2016

Ici et là


Tout le monde part en voyage
au bout du monde
Moi seule garde allumée
la lumière du phare

Tout le monde rêve
de paradis perdus
Moi seule arrose les plantes
qui les bordent


Jour 1 on s'ouvre à de nouveaux lointains. Quelque part entre nous et les nuages il y a de l'espace grand comme un coeur qui palpite et qui aspire à lui tous les imprévus.
Jour 2 il suffit de mettre un peu de rouge à lèvres et c'est parti, remonter sur le manège avant qu'il n'y ait plus de place.
Jour 3 tout est fermé parce que c'est le nouvel an chinois ah tu ne savais pas?

Il disait qu'il est devenu écrivain parce que se tenir dans le monde et dire "je" était précisemment impossible. Isabelle Monnin

C'est peut-être cela la pudeur, un petit espace qui éloigne et rapproche. Tahar Ben Jelloun

dimanche 14 février 2016

Phnom Penh style

Phnom Penh chaud
Phnom Penh froid
Phnom Penh bruit et cris
Phnom Penh à vélo qui transporte mille ballons
Phnom Penh nounours et roses St Valentin
Phnom Penh moto à 3, à 4, à 5
Phnom Penh mariage dans la rue devant chez moi
Phnom Penh monsieur qui danse tout seul sur le bord de la route
Phnom Penh  english theater
Phnom Penh sourires et curieuses questions
Phnom Penh rats tout plats
Phnom Penh fight club pour chats
Phnom Penh français jusque dans la piscine
Phnom Penh uniformes bleus de l'université
Phnom Penh bai cha
Phnom Penh tuktuk
Phnom Penh vénéré Hun Sen
Phnom Penh ananas sohm manoa muy
Phnom Penh riverside qui brille
Phnom Penh centre commercial et palais royal
Phnom Penh tatouages
Phnom Penh 60's music
Phnom Penh qui n'en finit pas pas
Phnom Penh rouge
Phnom Penh  gecko
Phnom Penh oui mais  non
Phnom Penh salsifi
Phnom Penh ça suffit parfois
Phnom Penh vient dîner ce soir
Phnom Penh ne veut pas aller au dodo
Phnom Penh plouf dans la rivière!
Phnom Penh ce n'est vraiment pas grave
Phnom Penh ah bon
Phnom Penh et si
Phnom Penh oulala
Phnom Penh merci aurevoir
Phnom Penh Phnom Penh Phnom Penh

Phnom Penh est-elle dada?



samedi 16 janvier 2016

Le merveilleux de la mer

J'avais oublié le merveilleux de la mer, voici comment ce récit doit commencer voilà aussi comment il doit finir; sur cette phrase et cette impression là la porte du voyage sera close. Le reste, avant-après, sera de l'ordre de l'indicible. Tout n'est pas bon à raconter. 

Voici Kep donc, la belle, la petite, la tendre.
Kep où m'attendaient les délices du surgissement des souvenirs de l'enfance. 
On a beau en faire du chemin, à la fin les joies qui restent sont toujours celles des débuts.
Ainsi donc Kep et ses collines flamboyantes de vert tombant sur la mer bleue , tout comme je les aime, comme à Sylvabelle, comme au Racou, comme sur les cailloux de Corse. Comme quand j'étais enfant.

Mais cela je ne l'ai pas perçu tout de suite, j'ai d'abord vu les tuktuk et le bois et les plantes et les "até awkun", les fruits et le fond de la piscine, la langueur particulière du Cambodge; et puis au détour d'une route, alors que je ne m'y attendais pas, elle a surgit.
La mer, dans un simple clapotis continu de vagues, dans son simple mouvement perpétuel qui ici avait le même son, les même embruns que là-bas. Là-bas, le pays de quand j'étais petite, le pays où tout pour moi avait la douceur d'un gros nuage de coton. On prend un virage et voilà.

Ce n'est pas la vue le sens le plus fort, ce n'est pas lui qui nous ramène vers ces pays que nous avons quittés. Ce sont bien l'ouïe et l'odorat, ô combien magiques, ô combien précieux.

A Kep l'eau approche sans doute les 27 ou 28 °C , on dit qu'elle est presque trop chaude, on le dit mais au fond on ne le pense pas. Elle est simplement parfaite et nous y resterions des heures si nous n'y prenions pas garde.
A Kep on ne sait plus trop où l'on est, ville qui ne vit que pour les crabes , que l'on déguste accompagnés de poivre de Kmapot - Kampot autre paradis de douceurs cambodgiennes- s'en mettant plein les doigts, la bouche, les papilles et le ventre. Et ce dernier est heureux.

Avant Kep, j'avais oublié...